Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus)

Un Circaète Jean-le-Blanc en vol plané, à la recherche de serpents.
Le Circaète Jean-le-Blanc, le spécialiste des reptiles parmi les rapaces.

Introduction

Le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) est un grand rapace diurne appartenant à la famille des Accipitridés. Son nom "Jean-le-Blanc" fait référence à son dessous de corps très pâle, voire blanc, ce qui le rend identifiable en vol. Ce spécialiste des reptiles est un aigle élégant et puissant, connu pour sa capacité à chasser les serpents et autres reptiles, qui constituent la majeure partie de son régime alimentaire.

Oiseau migrateur, le Circaète Jean-le-Blanc passe l'hiver en Afrique et revient en Europe de début mars à fin septembre pour se reproduire. Son vol majestueux, souvent en plané ou en vol stationnaire, est caractéristique de cette espèce des climats chauds.

  • Longueur : 60 à 72 cm (la femelle est plus grande que le mâle).
  • Envergure : 160 à 185 cm.
  • Poids : 1,2 à 2 kg (mâle) et 1,3 à 2,3 kg (femelle).

Le Circaète Jean-le-Blanc est classé en "Préoccupation mineure" (LC) par l'UICN au niveau mondial, mais fait l'objet d'une protection légale dans de nombreux pays en raison de menaces locales persistantes.

Le Conseil de Notre Ornithologue

Par l'équipe de Les-Oiseaux.com, publié le 6 novembre 2025.

Mon conseil personnel : Observer un Circaète Jean-le-Blanc est une expérience fascinante, surtout si vous avez la chance de le voir en action. C'est un rapace qui mérite une attention particulière :

  1. Cherchez-le dans les milieux ouverts et secs : Ce rapace affectionne les paysages collinéens avec des mosaïques de milieux ouverts et fermés, les garrigues, les maquis, les pelouses sèches et les zones pierreuses. C'est là que ses proies, les reptiles, sont les plus abondantes.
  2. Repérez son vol caractéristique : Le Circaète est un maître du vol plané et du vol stationnaire (souvent appelé "vol du Saint-Esprit"). Il peut rester immobile en l'air, la tête penchée vers l'avant, scrutant le sol à la recherche de serpents. C'est un comportement très distinctif qui vous aidera à l'identifier même de loin.
  3. Observez sa silhouette en vol : Ses ailes sont longues et larges, souvent tenues droites ou légèrement arquées, et sa queue est de longueur moyenne, coupée au carré. De dessous, son plumage très pâle contraste avec sa tête plus sombre et les barres sous ses ailes et sa queue.
  4. Ne vous fiez pas à sa taille : Bien qu'il soit un grand rapace (jusqu'à 1,85 m d'envergure), il est parfois confondu avec la Buse variable ou la Bondrée apivore. Le détail de son plumage et son vol spécialisé vous aideront à le distinguer.
  5. Écoutez ses cris en période de reproduction : En dehors de cette période, il est discret, mais au printemps, ses sifflements mélodieux ou ses "kih kih kih" peuvent le trahir.

Le Circaète Jean-le-Blanc est un maillon essentiel de l'écosystème méditerranéen et son observation est un privilège qui nous rappelle l'incroyable diversité des adaptations dans le monde des oiseaux.

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Identification du Circaète Jean-le-Blanc

Le Circaète Jean-le-Blanc est un grand rapace reconnaissable à sa silhouette massive et à son plumage distinctif.

  • Plumage : Les adultes ont le dessus du corps brun uniforme, contrastant avec des parties inférieures très pâles, souvent blanches, parsemées de taches ou de flammèches beiges à marron chocolat. L'extrémité des rémiges est noire, et la queue est barrée de trois bandes sombres bien visibles. La bavette (gorge et poitrine) est brun plus ou moins foncé, nettement délimitée. La coloration est variable d'un individu à l'autre.
  • Tête : Elle est large, ronde, et apparaît souvent plus sombre que le reste du dessous. Sa forme massive et ses grands yeux lui confèrent un air de chouette.
  • Yeux : Jaune pâle chez les jeunes, ils deviennent jaune d'or à orangé chez l'adulte, très brillants et en position quasiment faciale.
  • Bec : Court, crochu, gris-bleu avec une cire grisâtre.
  • Pattes : Longues, gris-jaune, et entièrement couvertes d'écailles épaisses qui le protègent des morsures de serpents. Ses doigts sont courts, adaptés à la capture des reptiles.
  • Juvénile : Ressemble aux adultes mais est généralement plus clair, avec la tête et le haut de la poitrine châtain clair, et des barres plus pâles sous les ailes.
  • Silhouette et vol : Excellent planeur, il utilise les ascendances thermiques, ailes largement étendues et souvent droites. Son vol est lent et ample, alternant avec des phases de vol stationnaire ("vol du Saint-Esprit") pour repérer ses proies.

Dimensions et Records Scientifiques (Circaète Jean-le-Blanc)

Caractéristique Mâle Femelle Moyenne / Record
Longueur 60 – 69 cm 62 – 72 cm 60 – 72 cm
Envergure 160 – 185 cm 170 – 185 cm 160 – 185 cm
Poids 1,2 – 2 kg 1,3 – 2,3 kg 1,1 – 3 kg (max. 3 kg pour les grandes femelles)
Espérance de vie Jusqu'à 17 ans (en liberté) Jusqu'à 17 ans (en liberté) Jusqu'à 17 ans

Ces chiffres soulignent la taille importante de ce rapace, malgré son nom de "Jean-le-Blanc".

À ne pas confondre avec...

Buse variable

Buse variable (Buteo buteo)

Le Circaète Jean-le-Blanc peut être confondu avec la Buse variable, surtout de loin. Cependant, le Circaète est généralement plus grand et sa tête est plus proéminente. En vol, ses ailes sont plus longues et plus uniformes, sans taches sombres au poignet, et sa queue est plus longue et plus carrée. Son vol battu est plus lent que celui de la Buse variable.

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Bondrée apivore

Bondrée apivore (Pernis apivorus)

La Bondrée apivore peut aussi prêter à confusion en raison d'une silhouette et d'un plumage parfois similaires, surtout pour les débutants. Toutefois, le Circaète est généralement plus grand et sa spécialisation dans la chasse aux reptiles est une distinction majeure. Sa tête est également plus massive et chouettesque.

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Aigle botté

Aigle Botté (Hieraaetus pennatus)

L'Aigle Botté de forme pâle a un dessous clair, mais il est plus petit, plus svelte et possède des "feux de position" blancs à l'attache des ailes, ainsi que des tarses entièrement emplumés, ce qui le distingue du Circaète. Leur mode de chasse et leur régime alimentaire sont également différents, l'Aigle Botté étant plus généraliste.

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Chant et Cris du Circaète Jean-le-Blanc

Le Circaète Jean-le-Blanc est généralement un oiseau discret en dehors de la période de reproduction. Cependant, il devient plus bruyant et vocal au printemps lors des parades nuptiales et près du nid.

Ses cris peuvent inclure :

  • Sifflements et cris de contact : Il émet des sifflements doux et modulés, parfois décrits comme des "jee" plaintifs et discordants. Ces cris vont décrescendo et se terminent souvent par un "yok" ou un "uok". Ces vocalisations permettent de le repérer en vol.
  • Cris nuptiaux : Pendant la parade nuptiale, il peut lancer des cris flûtés ou des "peek-o" monotones.
  • Cris d'alarme : En cas de perturbation près du nid, il peut émettre des cris âpres et répétés ou des "ok-ok-ok" plus faibles.
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Habitat et Répartition du Circaète Jean-le-Blanc

Le Circaète Jean-le-Blanc a une vaste répartition dans l'Ancien Monde, nichant de l'Espagne à la Mongolie et à la Chine, et des Pays baltes au Maghreb et à la Péninsule arabique. Il est typique des climats chauds à faibles précipitations.

Il est principalement rencontré dans :

  • Les milieux boisés ouverts et fragmentés : Forêts de feuillus ou de pins clairsemées, alternant avec de grandes clairières, friches, terres cultivées, maquis et garrigues. Il évite les forêts denses.
  • Les zones de moyenne montagne et collines : Jusqu'à 2 000 mètres d'altitude, présentant des reliefs et des terrains de chasse ouverts riches en reptiles.
  • Zones sablonneuses et pierreuses : Avec un peu de végétation, des pâturages et des broussailles.

C'est une espèce migratrice, à l'exception de certaines populations sédentaires en Inde et en Indonésie. Les populations européennes hivernent en Afrique subsaharienne (bande sahélienne), migrant via des détroits comme Gibraltar et le Bosphore. Le retour vers les sites de reproduction a lieu entre mi-mars et mi-avril.

Carte de Répartition

Présent toute l'année (Résident)
Aire de reproduction (Nidification)
Aire d'hivernage (Non-reproduction)
Aire de passage (Migration)

Alimentation du Circaète Jean-le-Blanc

Le Circaète Jean-le-Blanc est un prédateur très spécialisé, son régime alimentaire étant presque exclusivement composé de reptiles, qui peuvent représenter jusqu'à 90% de ses proies.

Il se nourrit principalement de :

  • Serpents : Sa proie de prédilection, en particulier les couleuvres (à collier, verte-et-jaune, de Montpellier, d'Esculape), mais aussi des vipères. Il peut capturer des serpents de grande taille, jusqu'à 1,80 mètre de long.
  • Lézards : Notamment le lézard vert, ainsi que des orvets, caméléons, geckos et scinques.
  • Autres vertébrés : Occasionnellement, des amphibiens, de petits mammifères (rongeurs, lapins, musaraignes) et de petits oiseaux blessés.
  • Invertébrés : Quelques gros insectes peuvent compléter son régime.

Le Circaète chasse principalement à vue, en planant à moyenne ou haute altitude (20 à 450 mètres), ou en pratiquant le vol stationnaire ("vol du Saint-Esprit"). Une fois la proie repérée, il plonge en oblique, la saisit par le milieu du corps et le cou avec ses serres puissantes, et lui broie ou coupe la tête avant de l'avaler. Ses pattes sont couvertes d'écailles épaisses le protégeant des morsures.

Reproduction du Circaète Jean-le-Blanc

Le Circaète Jean-le-Blanc est une espèce monogame qui revient fidèlement au même site de nidification chaque année. La maturité sexuelle est atteinte vers 3-4 ans.

  • Nid : Il construit un nid relativement petit pour sa taille (environ 50 cm de diamètre), souvent dans un arbre (pins, chênes, sapins, hêtres), à une hauteur de 6 à 30 mètres du sol. Il peut aussi réutiliser un ancien nid de rapace ou de Corvidé. Le nid est fait de rameaux de bois et tapissé de feuilles vertes ou d'aiguilles de pins.
  • Parade nuptiale : Elle a lieu au printemps (avril) en Europe et consiste en des vols planés, des piqués, et des offrandes de proies par le mâle à la femelle. Les cris flûtés ou sifflements accompagnent ces parades.
  • Œufs : La femelle pond généralement un seul œuf (rarement une ponte de remplacement), blanc uni, entre fin mars et mi-mai. L'incubation dure environ 45 à 47 jours et est principalement assurée par la femelle, nourrie par le mâle.
  • Élevage des jeunes : Le poussin éclot entre fin mai et début juillet, couvert de duvet. La femelle reste au nid avec le jeune pendant environ un mois et demi, le protégeant des intempéries. Le mâle apporte les proies. Vers 45 jours, le plumage du jeune est presque complet. L'envol a lieu entre 70 et 80 jours après l'éclosion, mais le jeune reste dépendant des adultes pendant encore un mois, apprenant à chasser avant la migration.

Statut de Conservation du Circaète Jean-le-Blanc

Le Circaète Jean-le-Blanc est classé en "Préoccupation mineure" (LC - Least Concern) par l'UICN au niveau mondial (dernière évaluation en 2021). Sa population européenne est estimée entre 6 900 et 10 500 couples et est considérée comme stable, voire en augmentation locale depuis la fin du XXe siècle.

Malgré ce statut favorable à l'échelle mondiale, des menaces locales et des efforts de protection sont essentiels :

  • Protection légale : Il bénéficie d'une protection totale en France depuis 1981 et est inscrit à l'Annexe I de la Directive Oiseaux de l'UE, ainsi qu'aux Annexes II des Conventions de Berne, Bonn et Washington (CITES).
  • Perte et dégradation d'habitat : La fermeture des milieux ouverts (friches, garrigues) due à l'abandon d'activités agricoles ou pastorales, ainsi que la déforestation ou la mauvaise gestion forestière, peuvent réduire la disponibilité de ses terrains de chasse riches en reptiles. Le réchauffement climatique assèche également les milieux, notamment dans les aires d'hivernage.
  • Dérangements humains : Les activités touristiques ou de loisirs et la construction d'infrastructures (routes, pylônes) près des sites de reproduction peuvent perturber la nidification.
  • Collisions : Les lignes de transmission électrique et les éoliennes peuvent être des causes de mortalité.
  • Persécution historique : Bien que moins persécuté que d'autres rapaces en raison de son régime alimentaire à base de serpents (considéré "utile"), il a subi des destructions par le passé par ignorance.

Foire Aux Questions (FAQ) sur le Circaète Jean-le-Blanc

Comment reconnaître le Circaète Jean-le-Blanc ?

Le Circaète Jean-le-Blanc est un grand rapace dont le dessous du corps est très pâle, voire blanc, contrastant avec des parties supérieures brunes et une tête plus sombre. Il a de larges ailes et une queue barrée de trois bandes sombres. Ses grands yeux jaunes et sa tête massive, rappelant celle d'une chouette, sont également caractéristiques. En vol, il est souvent visible en vol stationnaire ou en plané avec les ailes droites.

Où vit le Circaète Jean-le-Blanc ?

Le Circaète Jean-le-Blanc est un oiseau des climats chauds et tempérés, fréquentant les milieux boisés ouverts, les clairières, la garrigue, le maquis, et les zones de moyenne montagne. Sa présence est conditionnée par l'abondance de reptiles. C'est une espèce migratrice qui hiverne en Afrique subsaharienne (Sahel) et revient en Europe de mars à septembre pour se reproduire.

De quoi se nourrit le Circaète Jean-le-Blanc ?

Le Circaète Jean-le-Blanc est un rapace très spécialisé, son régime alimentaire étant composé à 90 % de reptiles, principalement des serpents (couleuvres, vipères). Il peut également consommer des lézards, des amphibiens et, plus rarement, de petits mammifères ou oiseaux. Ses longues pattes sont protégées par des écailles épaisses pour la capture de ses proies.

Le Circaète Jean-le-Blanc est-il un "aigle à tête blanche" ?

Non, malgré son nom français qui signifie "Jean le Blanc", ce rapace n'est pas un "aigle à tête blanche" au sens strict, comme le Pygargue vocifère ou le Pygargue à tête blanche (Bald Eagle). Le terme "Jean-le-Blanc" fait référence à la couleur très claire, voire blanche, de son dessous de corps, tandis que sa tête est généralement brune.

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